Le Savoir-Faire est bien souvent l’œuvre d’une tradition locale, ancré dans un territoire, comme un arbre se développe sur une Terre bien spécifique.

Ce savoir-faire se transmet à travers les générations et le temps, ceci avec l’amélioration rendue possible par les expériences et par les techniques qui s’affinent pour être plus efficaces, plus pertinentes ou plus utiles. Ainsi, il se renforce au fil des ans et prend un nouvel élan avec chaque créateur qui le fait à nouveau vivre. L’arbre croît, est plus résistant aux vents, il fait de nouvelles branches.

Mais la force de ce savoir-faire est aussi sa grande fragilité, c’est un patrimoine immatériel, souvent invisible qui ne prend forme que dans la réalisation et la création. Ainsi il n’est visible, constatable, que par sa pratique. Un menuisier peut parler de son Art, mais il n’y a que le meuble, la fenêtre ou le parquet de la maison qui servent sa cause et prouvent par une utilité pratique toute la valeur de cet Art. Cet Art qui dépend de la conservation de diverses techniques.

Aussi les passeurs, les transmetteurs de savoir-faire sont les maillons d’une chaîne solide mais qui peut rompre si le témoin n’est pas donné à la personne suivante. Et de l’invisibilité, le savoir-faire peut sombrer dans l’oubli.

Le savoir-faire est bien souvent empreint de sagesse et d’un bon sens qui a mûri grâce au temps. Sa perte est donc une dégradation tout d’abord de la connaissance, mais ensuite de l’Art de Vie et du confort qu’il permettait d’atteindre.

Ainsi l’énergie à entretenir est celle de la transmission, du partage du savoir-faire, pour lui assurer une conservation durable dans ses multiples pratiques. Chaque corps de métier est garant d’un savoir-faire, agriculteurs, artisans, cuisiniers , etc. Tous participent à une marche vers le mieux vivre qui en plus, peut s’accorder à la Nature avec harmonie si les ressources naturelles sont comprises et préservées.

Dans une société qui mute grâce aux technologies, ne serait-il pas sensé et salvateur pour l’humanité de toujours conserver ces savoir-faire, pour les moderniser et toujours apprécier leurs beautés et surtout leurs bienfaits ?

Chacun à notre échelle, nous pouvons soutenir, promouvoir, parler de ces savoir-faire et ainsi déclencher des vocations de transmetteur ou bien d’apprentissage. Comme l’arbre qui pousse sur une Terre riche , de nouvelles branches apparaissent et font des feuilles qui jusqu’alors n’existaient pas encore. Chacun a la merveilleuse possibilité de provoquer cette croissance féconde et productrice.

Et vous quel savoir-faire conservez-vous ou voudriez-vous préserver ? Quel héritage immatériel voudriez-vous transmettre aux générations futures ?